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LETTRE A L'EPOUSE - RICHESSE

Je suis Dieu la

Byblos, aujourd'hui appelée Jbeil et anciennement Gebal ou Goubal, est sans doute la plus vieille ville de Phénicie. Ancien port phénicien, c'est l'une des plus anciennes villes du monde : elle est habitée de manière continue depuis plus de 7000 ans. Des traces du premier village de pêcheurs du Néolithique dateraient de 7000 avant J.-C. Tyr et Sidon lui sont postérieur.
Dès le IV millénaire av. J.-C., Byblos est un port actif qui envoie les bois du Liban vers l'Égypte et inversement, distribue le papyrus égyptien vers le reste de la Méditerranée. Byblos (appelée Goubla dans les textes cunéiformes, en grec ancien, Gebal dans l'Ancien Testament, Giblet pendant les croisades, Jbeil en arabe, et qui veut dire « montagnes »). C'est de la ville de Byblos que provient le nom Bible : très vite, les Grecs appellent le papyrus býblos, en raison de sa provenance. En dérive ensuite le mot biblíon, « livre ». Le passage de Byblos au stade urbain remonte au début du III° millénaire. Les Giblites exploitaient les richesses du pays, notamment les immenses forêts de cèdres, de chênes et de pins qui couvraient les montagnes avoisinantes.

Les Cananéens croyaient que le dieu El avait lui-même fondé Byblos. Le panthéon de Byblos était dominé par le dieu El, le dieu suprême assimilé à Rê, le dieu du pharaon, ce qui reflète clairement l'influence égyptienne. Il y a ensuite une divinité féminine, dont le culte est très ancien, nommée la Baalat, la maîtresse de la cité, la "Dame de Byblos". Son iconographie, caractérisée par des symboles égyptiens, la relie à la Hathor-Isis. Les documents relatifs à cette "Dame de Byblos" nous indiquent qu'elle était la protectrice du roi et la garante du pouvoir. Le document le plus explicite est la stèle de Yehaumilk, roi de Byblos, elle montre la déesse sur un trône, vêtue d'une robe collante à la manière des déesses égyptiennes. La divinité la plus importante est cependant Adon (l'Adonis des Grecs); son nom d'origine sémitique signifie "seigneur". Il est le "dieu qui meurt", la fête célébrée en son honneur se compose de manifestations publiques de lutte, de la tonsure des femmes, de la prostitution rituelle et de la liturgie du "réveil" d'Adon. Le culte de ce dieu, qui se retrouvera plus tard dans la mythologie grecque.

rich1Le centre de la ville était réservé aux constructions religieuses, la plus ancienne était dédiée à la déesse Baalat Gebal, la Dame de Byblos. Le temple de la divinité masculine, connu sous le nom de "Temple aux obélisques", était édifié à l'intérieur d'une enceinte sacrée à laquelle on accédait par une vaste cour.
Au centre se trouvait un grand obélisque symbolique de la divinité autour duquel étaient disposées des installations cultuelles diverses et de nombreux petits obélisques dressés là pour perpétuer la présence des dévots.
Le bétyle beth El, maison du dieu El, est souvent une pierre ou stèle de formes et dimensions diverses qui localise la présence divine et marque l'emplacement d'un lieu saint. Un des bétyles les plus souvent signalés est celui de la monnaie giblite (Byblos) de Macrin, au III°siècle ap.J.C. où l'on voit une pierre conique dressée dans la cour du sanctuaire. Un bétyle semblable, figure au centre de la cella tripartite sur des monnaies de Paphos (Chypre) et un monolithe en forme de cône d'une hauteur d'environ 1,41m a été retrouvé à Gozzo (île près de Malte). Des centaines de bétyles taillés en piliers isolés, en couple, en triade ou en double triade figurent sur les stèles puniques et les cippes en forme de trônes. Le rassemblement le plus célèbre reste toutefois le temple dit des obélisques à Byblos (II° millénaire).

Byblos comme ville pionnière des phéniciens porte donc le dieu El au sommet du panthéon de ce peuple. Selon les Sages juifs, El, qui signifie "puissance", expliquerait son emploi dans Ex. 21:6 pour désigner des "juges et hommes puissants", et l'obscur chapitre 6 de Genèse, où il est question de "fils d'Elohim" : anges, ou "simples" fils de puissants ? Dans ce sens Byblos aurait pu être fondé par des descendant de Caïn, voir Caïn lui-même présenté par Eve comme étant à sa naissance un homme-dieu. Ce qui expliquerait que par syncrétisme le dieu primaire des phéniciens El est évolué en celui d’Adon, le dieu qui meurt puis ressuscite en référence à la parole de Lemek en Genèse 4 : 24 Sept fois Caïn sera relevé/vengé et Lemek soixante-dix-sept. Dans un sens spirituel cela revient à dire que si Caïn est tué, son souvenir sera perpétué de générations en générations dans un culte à sa mémoire comme une résurrection, car on ne peut tuer un dieu, non ?

Satan restaurera dans sept civilisations successives la mémoire de " son fils" bien aimé, de "sa semence", afin qu’elle dure toujours au milieu des hommes. L’idée de satan sera donc de lier l’image de la semence, à celle de son fils perdu Caïn, comme un dieu agricole de la fertilité, qui comme les moissons revient, renaît ou ressuscite,  à chaque saison.
Sur ce modèle nous retrouvons le mythe d’Osiris tué par Seth. Osiris était le dieu de la fertilité et du développement végétal puis il devint le dieu des morts et de la résurrection à la vie éternelle. " Osiris fut très tôt comparé au grain de blé enseveli (mourant), germant et réapparaissant à la lumière solaire, prêt à être la nourriture essentielle des hommes. De nombreuses illustrations représentent la momie du dieu couverte de grains de blé, ou de jeunes tiges de blé émanant de son corps allongé… Parce qu'il était l'image des cycles de la nature, on creusa dans la pierre des formes d'Osiris que l'on remplissait de terre, et dans lesquelles on répandait des grains de blé afin qu'il pousse dans le secret du tombeau. Ainsi, mis en terre en même temps que le défunt, le blé, symbole vital d'Osiris, était pour le disparu la certitude de sa renaissance future, l'assurance de la continuité de sa vie puis de sa résurrection lumineuse. C'est pourquoi, dans le papyrus de Nu, Osiris déclare : "Je suis le Seigneur des hommes qui ressusciteront des morts".

Le mythe en lui-même est extrêmement intéressant à analyser pour comprendre la démarche intellectuelle utilisée par satan pour confondre les hommes.

La conception d’Osiris fils d’une vierge. Les annales qui nous sont parvenues par l'entremise des textes sacrés de Den-dérah, ainsi que par des symbolisations de l'événement gravés dans les temples consacrés à Ptah, racontent :
La princesse Nout appuya un peu sa chevelure contre l'écorce du magnifique tronc, si vieux et si accueillant. Du même coup, sa tête reposa contre l'arbre, et tout entière, corps et âme, elle connut instantanément la Paix avec le monde extérieur ; ses yeux se fermèrent sans qu'elle s'en rende compte ! Sombrant dans un sommeil irréel, Nout n'eut pas le temps d'examiner ce qui se produisait, car son étonnement se changea en frayeur lorsqu'une clarté aveuglante, irradiante, l'enveloppa toute, la pénétrant de toutes parts à la fois… Elle se sentit sombrer dans l'inconscience, lorsqu'une voix, au fond d'elle même… lui dit : " Mon fils Ousir (Osiris) est désormais dans ton sein ; ne crains rien à ce propos, car tu es fille de mon premier enfant : tu es celle que j'ai choisie pour m'aider à sauver encore une fois les hommes malgré eux ! Ousir sera le signe de ma Puissance et de ma Bonté… Ainsi soit-il fait !
Le principe trompeur du fils né de la lumière par une vierge et assimilé à l’arbre de vie est posé.

Osiris enseigna aux hommes la civilisation, et leur apprit à cultiver le blé, le maïs et la vigne et leur donna des lois, comme Enki le fit à Sumer.
Il régnait grâce à son pouvoir de persuasion, et non par la force, personnalisant ainsi l'harmonisation tout comme Zeus dans la mythologie grecque... Après avoir civilisé l'Egypte, il alla propager son enseignement à travers le reste du monde, laissant à Isis le soin de régner en son absence.
Au retour d'Osiris, Seth qui voulait renverser l'ordre établi et prendre Isis pour femme, attira Osiris dans un piège, avec la complicité de soixante douze conspirateurs. Ici également le mythe reprend le fond de la vérité biblique, ou le Seth égyptien devient l’homonyme du frère de Caïn (Osiris) qui selon les principes de la Loi divine devait venger la mort de son frère Abel en tuant Caïn. Le vengeur de Dieu deviendra sous l’image déformée par le diable le meurtrier de son frère…

Au retour d'Osiris, Seth qui voulait renverser l'ordre établi et prendre Isis pour femme, attira Osiris dans un piège, avec la complicité de soixante douze conspirateurs.
"Ayant pris en secret la longueur exacte du corps d'Osiris, Seth, d'après cette mesure, fit construire un coffre superbe et remarquablement décoré, et ordonna qu'on l'apportât au milieu d'un festin... Il promit alors en plaisantant qu'il en ferait présent à celui qui, en s'y couchant, le remplirait exactement. Les uns après les autres tous les convives l'essayèrent mais aucun d'eux ne le trouvait à sa taille. Enfin Osiris y entra et de tout son long s'y étendit. Au même instant, tous les convives s'élancèrent pour fermer le couvercle."
l'aspect le plus important de cette symbolique me parait reposer sur le nombre douze.
En effet, nous le savons, le corps d'Osiris fut dépecé en quatorze morceaux (ou treize selon les sources) dont douze seulement furent retrouvés et regroupés par Isis ; par ailleurs, nous avons vu que les complices de Seth étaient au nombre de 72, soit 6 fois 12.
Puis ils jetèrent le coffre dans le Nil.
Lorsqu'elle eut apprit le sort réservé à son mari, Isis revêtit ses vêtements de deuil, et se mit à la recherche du coffre. Elle erra à travers le pays, interrogeant tous les passants de rencontre, puis elle finit par apprendre que des enfants l'avaient vu flotter sur un des bras du Nil, en direction de la mer. Ensuite, elle sut par une révélation divine que la caisse avait traversé toute la mer jusqu'à Byblos, en Phénicie, où elle s'était échouée au pied d'un tamaris. L'arbre ayant rapidement développé sa croissance avait grandi merveilleusement. Il étreignit le coffre et le cacha à l'intérieur de son bois emprisonnant entièrement le cercueil. Le roi de Byblos, Malakander, émerveillé, ordonna de couper le tronc contenant cet invisible coffre et d'en faire une colonne pour soutenir le toit de son palais.

rich2Isis se rendit à Byblos et persuada le roi de lui rendre le tronc de tamaris. Elle retourna en Egypte avec le corps d'Osiris, mais Seth découvrit le corps de son frère et le découpa en quatorze parties qu'il éparpilla à travers tout le royaume.
Ici le concept évolue encore et Osiris devient arbre, arbre de vie évidemment, qui taillé devient la colonne principale d’un temple ou d’un palais. La colonne représente donc l’arbre de vie. le Symbole d'Osiris est une colonne, ou pilier Djed, représentant peut-être le tronc d'un tamaris aux branches coupées (4 anneaux).
Byblos pourrait être le lieu réel où Caïn fut tué par son frère Seth. La croyance populaire influencée par satan en fit un mythe qui perdurera sous différentes formes à travers les siècles. Situé à la croisé des chemins entre l’Afrique et la Mésopotamie, de Gebal (Byblos) le mythe se diffusera sur les continents.

Isis se rendit à Byblos et persuada le roi de lui rendre le tronc de tamaris. Elle retourna en Egypte avec le corps d'Osiris, mais Seth découvrit le corps de son frère et le découpa en quatorze parties qu'il éparpilla à travers tout le royaume.
rich3" … après que Seth eut tué Osiris et sectionné son corps en quatorze parts, puis qu'un poisson eut dévoré le phallus divin, les treize autres morceaux, DOUZE plus le "cœur", des restes physiques du dieu, furent répartis dans douze lieux différents de l'Egypte. Le cœur, autrement dit son centre vital solaire, ne fut plus représenté que par un cénotaphe placé à Athribis, métropole du nome du "Grand Noir" (le Taureau Noir). Athribis signifie "demeure" ou "lieu du cœur", en fait "pays central", ce qui s'accorde parfaitement avec le principe suivant lequel toute l'Egypte était le "corps" d'Osiris, d'où la répartition de ces "morceaux", tandis qu'Athribis en déterminait effectivement le "cœur". Par ailleurs, le nombre douze de ces lieux les apparente aux douze régions (les douze heures) du voyage de Râ (le soleil), au passage desquelles le Soleil expérimente et déverse sur la Terre des influences différentes… " Ce fonctionnement duodécimal, qui fait évidemment référence aux douze constellations du zodiaque babylonien, est une forme de proto-écriture symbolique qui raconte l’histoire des fils de Dieu à leur origine. En partant de la Vierge 9 mois plus tard vinrent les Gemmaux Caïn et Abel et les 2 semences celles du poisson symbolisant le Christ et celle d’Enki-Caïn le capricorne.
Quand la religion phénicienne traversera la mer pour influencer les grecques, le chiffre 12 sera la base du panthéon grec.
Le pilier Djed est un symbole osirien, il représente sa colonne vertébrale.  Ici sur la photo, il porte des symboles solaires (disque et rémiges de faucon).  Il y a donc fusion Osiris/Rê le dieu solaire. Le pilier d’Osiris deviendra l’obélisque symbole phallique et solaire par excellence.

Isis repartit à la recherche des morceaux. Elle en retrouva douze. Le cœur d'Osiris avait disparu et son phallus avait été dévoré par un poisson, ou un ornithorynque. Isis reconstitua le corps avec les douze morceaux retrouvés. Puis elle façonna avec de la glaise le phallus divin et, grâce à ses pouvoirs magiques, elle lui redonna vie afin de s'unir à lui, d'être fécondée et de donner ainsi naissance à Horus.
Le mythe d’Osiris est bien représentatif de ce fils symbole de fécondité qui ressuscite comme  le Tammuz   babylonien, le Dionysos grec ou le Bacchus romain. Les noms changent, mais la racine religieuse est la même et remonte au dieu Caïn qui sera relevé 7 fois dans les nations selon la prophétie de Lemek.

Notons que le phallus se dit bak en égyptien. Fait surprenant, ce bak s'écrit avec le déterminatif du phallus et le signe de la jambe tout comme l'institution religieuse Bes.
Dans le mythe Égyptien, Isis découvre à Abydos le phallus, séparé du corps, de son défunt mari Osiris dans le Nil. Quatre parties de ce phallus avait été dévoré par le Lepidotus, le Phagrus, et l'Oxyrhynchus, poisson sacré pour les Égyptiens. Plusieurs peuples ont forgé un mythe autour du vocable « poisson brillant » (bas en Bassa, bacchus en grecque, etc.) : Dans la mythologie grecque, Dionysos ou Bacchus, fils de Jupiter, était l'équivalent d'Osiris égyptien. Le nom de Bacchus commença à être utilisé dans la Grèce ancienne au Vème siècle av. J.-C.

Benoun, le nom propre que porte certains bassa et Benë sont deux grands indices qui nous incitent à établir leurs rapports avec l'oiseau sacré égyptien Benu.
L'oiseau Benu était d'abord associé a Atoum et Râ. Plus tard, Benu était connu comme étant l'incarnation d'Osiris lorsque celui-ci se situait dans les ténèbres du Douat pendant son périple de résurrection. Comme le dieu solaire, Benu se régénère lui-même. Le nom de Benu dérive du verbe weben qui signifie « se lever », « briller », comme le soleil. Benu sera le Phœnix sacré dans la légende grecque. Son plumage rouge est à l'origine de son nom : « phénicée » ou le pourpre des phéniciens.
Phénix l’ancêtre éponyme des Phéniciens, était le fils d’Agénor, roi de Tyr (Sour, Sur, Assur, Assyrie), et frère de Cadmos (fondateur de Thèbes en Béotie, la Grèce antique), et d’Europe, là c’est le continent entier qui est symbolisé. La civilisation européenne est donc de la semence de Caïn, par les phéniciens !
Habituellement, le personnage du « Phénix représente la renaissance de la terre et celle de la Civilisation des Dieux à Tyr… »

Comme on le voit au travers du mythe d’Osiris, une liaison relie le mythe à l’ancienne ville de Gades (Byblos), la ville ²du dieu qui meurt².  Plus tard chez les grecs le mythe évoluera sous la forme du dieu Dionysos, tout en gardant une origine phénicienne.
Son grand-père Cadmos est un étranger à la Grèce, puisqu'il est originaire de Phénicie, fils d'Agénor roi de Tyr.  Un mythe très ancien selon Pausanias, puisqu'il remonterait à Onomacrite, poète du temps de Pisistrate, est développé dans l'orphisme : Le mythe fondateur de l'orphisme expose que Zagreus, première incarnation du Dionysos mystique est enfant de Zeus et démembré par les Titan. Zagreus est le serpent à corne de la mythologie grecque. Selon Nonnus, Zeus transformé en Dragon viole sa fille Perséphone. De cette union est produit un œuf cosmique d'où naît Zagreus, nommé le "petit cornu". Ces cornes symbole de puissance et d’autorité font de lui un souverain, un roi à l'égal de Zeus et Héra, l'épouse de Zeus, jalouse, excite alors contre Zagreus les Titans qui se jettent sur lui pour le dévorer. Zagreus essaye de leur échapper en se métamorphosant en divers animaux, mais en vain. Les Titans le mettent en pièce alors qu'il s'est métamorphosé en taureau (les cornes), ils font bouillir les morceaux de viande et le mangent, ne laissant intact que le cœur. Zeus avale alors ce cœur, et Zagreus renaît sous la forme d'un chevreau, et est connu alors sous le nom de Dionysos. “Deux fois né” c’est l’étymologie même de Dionysos. Nysos signifie jeune garçon, de sorte que l’étymologie populaire grecque le fait “garçon de Zeus” (Dios étant le génitif de Zeus). Dionysos devient un principe de résurection.
Le culte de Dionysos- Zagreus aurait été introduit dans les Mystères d'Eleusis. L'omophagie était l'un des rites du culte dionysiaque, surtout du culte de Zagreus ; elle consistait à dépecer un taureau vivant et à en manger la chair crue. Elle était probablement originaire de Crète. Pour les Orphiques, le taureau dévoré en commun paraît avoir été une représentation symbolique du dieu lui-même, de Zagreus mis en pièces par les Titans, peut-être aussi d'Orphée déchiré par les Ménades ; en mangeant les chairs crues du taureau, on s'identifiait avec le dieu, on entrait en communion avec Zagreus.
On peut rapprocher Zagreus-Dionysos d'Orphée par sa mise à mort par les Ménades et son nom en phénicien est Sabazios, le dieu de la végétation (qui était la primordiale fonction de Dionysos).
D'origine phrygienne, Sabazios fut vénéré en tant que divinité identique à Dionysos. Dans les mystères de Sabazios, le serpent jouait un grand rôle sous le nom de "dieu à travers le sein", ce qui nous est signalé par Clément qui en parle comme "le dieu à travers le sein, mais c'est un serpent et celui-ci est tiré à travers le sein du myste". De plus, les cultes de Dionysos et d'Orphée sont réunis dans de nombreuses régions hellènes de l'Antiquité et selon Apollodore, c'est Orphée lui-même qui institua le culte de Dionysos.
Zagreus est le symbole de l'immortalité et reproduit les drames osiriens de la mort - par démembrement - et de la résurrection, comme Osiris ou Adon.

Tous les mythes à quelques variantes près se tiennent. Origine commune, qui situerait de manière précise la mort du dieu primaire, Caïn, dans la ville antique de Gades où il fut tué par son frère Seth pour venger la mort d’Abel et démembré pour prouver qu’il était homme et non un dieu. Les morceaux étant probablement envoyés dans les villes vouant déjà un culte à Caïn. Dans tous ces mythes Caïn comme semence du serpent, deviendra plus tard celui qui tue le serpent, et la semence le dieu puissant ²EL² de la végétation qui meurt et renaît selon les paroles de Lemek. La trame de la légende sera tissé par les descendants de Caïn qui diviniseront leur aïeul afin d’être reconnu comme des dieux eux mêmes.

 

La ville de Tyr

 

Les Grecs reconnaissaient qu'ils devaient à Tyr certains aspects de leur civilisation. C'est ainsi qu'ils attribuaient à Cadmos de Tyr, l'introduction de l'alphabet chez eux, et à Europe, soeur de Cadmos, le nom du continent.
Selon la tradition, Tyr fut fondée par le dieu Melqart, dieu tutélaire de Tyr, dont le nom signifie "roi de la cité". Selon Hérodote, Tyr aurait été fondée vers 2750 av. J.-C., affirmation confirmée par l'exhumation de 27 couches archéologiques distinctes s'étalant entre 2900 et 750 av. J.-C. Occupée par les Egyptiens, ravagée par les peuples de la mer, la ville fut reconstruite par les habitants de Sidon. Au Ier millénaire, Tyr participe activement à un réseau d'échanges commerciaux entre le Proche-Orient, l'Anatolie, la Méditerranée, l'Egypte, et la péninsule arabique. L'apogée de Tyr se place aux Xe et IXe siècles, entre la chute de la thalassocratie minoenne et l'essor maritime du monde grec.
Longtemps elle forma un État à part, qui était le plus riche de la Phénicie, voir du monde; elle brillait principalement par sa marine : on la nommait la Reine des mers. Son commerce s'étendait jusque dans l'Atlantique. La pourpre de Tyr n'avait point de rivale au monde.

Dès le IXe siècle, Tyr fonde des comptoirs sur le littoral proche, comme Botrys (Batroun au Liban), ou selon la tradition antique, plus lointain comme Carthage qui aurait été fondée par la princesse Elissa (Didon). Tyr possédait un immense empire colonial : la Méditerranée orientale, au sud de l'île de Rhodes, la mer Ionienne et l'ensemble de la Méditerranée occidentale jusqu'au delà des Colonnes d'Hercule à Gadès, (future Cadix). Dans l'Atlantique, les Tyriens étaient installés sur la côte du Maroc, fréquentaient le littoral de la Grande-Bretagne et allaient faire du commerce jusqu'aux Iles Cassitérides. La ville était très prospère, très riche, et très opulente; elle était le "marché des nations" d’après Esaie 23,3. Elle fabrique de la pourpre et du verre, et ses forêts fournissent le précieux cèdre. Les Tyriens se dotent d'une flotte importante, grâce aux cèdres qui couvrent les pentes du mont Liban et dont le bois est utilisé pour la construction des bateaux ronds de commerce et des galères de guerre. Elle sert également de plaque tournante aux échanges commerciaux, et ses immenses entrepôts voient passer toutes les marchandises échangées d'est en ouest.

Il faut enfin nous arrêter à une activité caractéristique de Tyr : l'extraction de la pourpre. Cette production était à ce point typique des Phéniciens qu'elle pourrait bien être à l'origine de leur nom (en grec, la pourpre est appelée phoinix). De toutes les cités phéniciennes, c'était Tyr qui était la plus réputée en matière de production de cette substance colorante. Celle-ci était obtenue à partir d'un coquillage marin, le murex. Ces coquillages, au début du printemps, durant la période de reproduction et avant la ponte, étaient recueillis en mer et transportés sur la rive où ils étaient disposés dans de grandes cuves. Là, les mollusques étaient écrasés pour qu'ils libèrent les pigments colorés qu'ils contenaient. Le liquide obtenu était mélangé avec du sel marin et, trois jours plus tard, transvasé dans des cuves de pierre ou de plomb. Au bout d'une dizaine de jours, la teinture remontait à la surface et était facilement prélevée. On pouvait obtenir différentes nuances de pourpre, du rouge au rose, en passant par le violet plus ou moins intense, en diluant la teinture avec de l'eau de mer ou en l'exposant aux rayons du soleil.
Cette substance, aux couleurs raffinées, servait à teindre les tissus (pièces de laine, de lin ou fines cotonnades) et les cuirs. ces produits jouissaient d'un prestige économique international, lié aussi à l'excellence des tisseurs phéniciens. Teinture luxueuse, marque de rang impérial ou royal.
L'Ancien Testament, les Annales assyriennes et Homère témoignent chacun à leur manière du renom de la pourpre phénicienne. L'importance de cette production poussa les Tyriens à en faire l'emblème de leur cité et à l'illustrer sur les pièces de monnaie.
Côté légende, cette découverte de la pourpre est attribuée à Melqart-Héraclès. Alors que le dieu se promenait sur la plage en compagnie de la nymphe Tyros, son chien découvrit un murex et le croqua. Ses mâchoires se teintèrent de pourpre. La nymphe admira cette couleur et demanda au dieu de lui offrir un vêtement d'une aussi belle couleur. Melqart se procura de nombreux murex et fit teindre une tunique qu'il présenta à la nymphe.

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Ci dessus des pièces phéniciennes, avec les symboles relatifs à la ville de Tyr, la mer, le murex.

Les dieux de Tyr.

A Tyr, la triade est formée par Melqart, Astarté et Baal. Melqart était la puissance tutélaire de la cité : son nom signifie "roi de la cité". Son culte remonte au X° siècle av. J.C. quand Hiram, le roi de Tyr, fait ériger un sanctuaire en son honneur et répand son culte. Melqart est considéré comme le fondateur de la cité et le protecteur de ses activités économiques. En raison de la présence d'une forte composante tyrienne dans l'expansion phénicienne en Méditerranée, Melqart s'exporta aux quatre coins du monde connu : de Gibraltar à Chypre, en passant par l'Afrique du Nord, les îles italiennes et l'Égée. Il fut le pivot des relations entre la métropole Tyr et la colonie Carthage. Chaque année, lors d'une fête (appelée egeris par les auteurs grecs), on célébrait sa résurrection, Melqart était donc une autre expression du dieu qui meurt et renaît. L'Astarté de Tyr a les mêmes qualificatifs que sa voisine sidonienne, déesse de l'amour et de la fertilité. Mises à part ces deux figures centrales (Melqart et Astarté), le panthéon de Tyr regroupe une série d'entités divines variées, tels : Baal Shamem (seigneur des cieux), Baal Shaphon (maître des vents et des courants maritimes), Baal Malagé (seigneur des marins).

Le culte était accompli par le souverain - au moins dans les cités principales, Tyr, Byblos et Sidon -, secondé par des prêtres regroupés en collèges et dirigés par un "chef des prêtres". Ce personnage était revêtu d'un prestige considérable puisqu'à Tyr, par exemple, le grand prêtre de Melqart était, aux dires de l'historien romain Justin, le second personnage de la cité après le roi. Ses richesses énormes furent, à en croire la légende, à l'origine de la jalousie du roi de Tyr Pygmalion qui fit assassiner son oncle Acherbas (prêtre de Melqart) et provoqua l'exil d'Elissa-Didon, la nièce et épouse de ce dernier, la fondatrice de Carthage.

Le culte de Melkart

Le nom Melqart ou Baal-Melqart est une abréviation de Mélekh-Karth, qui signifie roi de la ville, c'est-à-dire de Tyr. De la on a fait Melicertus. Contrairement à Baal, c'est un dieu actif : il est le distributeur de toutes les richesses; c'est lui que les marchands de Tyr invoquaient plus particulièrement. Le commerce était dans ses principales attributions : on lui donnait alors le surnom de Harokêl, le marchand, d'où dérive le Heraclès des Grecs. D'ailleurs, le dixième travail d'Héraclès (expédition contre Chrysaor, sur les côtes de l'Ibérie ) appartient d'évidence à Melqart, qui par ses Colonnes limita à l'ouest la navigation des Phéniciens dans les temps primitifs.

Melkart le grand dieu de Tyr, qui était souvent représenté comme le conducteur du char solaire, attelé de quatre chevaux. Il a pour symbole une colonne (obélisque ) surmontée d'une flamme. Dans la mythologie phénicienne, le conducteur du char du Soleil est tué par le dieu des Ténèbres, et reste privé de vie pendant toute la durée de l'hiver; puis il se réveille vers l'équinoxe du printemps, pour renouveler sa carrière, il est le principe du dieu qui ressuscite. Les colonnes, symbole du Soleil, étaient surtout vénérées dans le temple de Tyr ; elles portaient le nom de Khammanim (de khama, Soleil, chaud ). 

A Carthage Melqart était, comme à Tyr, vénéré tout à la fois comme un dieu solaire et comme le dieu du commerce. Tous les ans on lui brûlait un bûcher d'où l'on faisait voler un aigle, symbole du phénix, qui devait revenir au bout de chaque grande année. Cette fête du phénix, instituée en l'honneur de Melqart et célébrée probablement aux environs de l'équinoxe du printemps, était une des fêtes les plus solennelles. Melkart mêlé au Phénix, symbolise la résurrection de toute la nation au travers de son dieu. C’est une préfiguration satanique de l’œuvre de Jésus sur son Epouse divine, qui meurt et renaît par le baptême et qui aussi appelé le soleil de justice, l’étoile du matin. Malachie 4:2  Mais pour vous qui craignez mon nom, se lèvera Le soleil de la justice, Et la guérison sera sous ses ailes; Vous sortirez, et vous sauterez comme les veaux d’une étable,

Les Phéniciens portaient leur culte avec eux. Partout où ils allaient, ils élevaient des chapelles, ou consacraient dans les temples de divinités étrangères dés ex-voto à leurs divinités nationales. Aussi, dans presque tous leurs comptoirs, a-t-on retrouvé des traces du culte de Melkart et d’Astarté, ou d’Hercule et de Vénus, comme les Grecs et les Romains ont toujours appelés ces divinités. Les Portus Herculis, Portus Herculis Monœci (Monaco) et les Portus Veneris (Port-Vendres) n’ont pas d’autre origine.

Le temple de Melkart à Tyr.

Culte du Pal / Pilier. On pourrait rapprocher cela de cette citation : « Le pilier du temple Phénicien était celui qui enserrait le coffre où Osiris était prisonnier de Set et qui dérivait sur les eaux. » Le pilier devint colonne et par paire devient le symbole du passage de la porte.
Le principal temple de la ville, dédié à Melqart, fut érigé par Hiram Ier au X°siècle av.J.C., sur les ruines d'un temple plus ancien qui s'y trouvait. La façade était précédée de deux stèles ou colonnes, l'une d'or et l'autre d'émeraude. Les deux colonnes sont les copies des deux piliers situés devant le temple de Melqart à Tyr : les fameux Jakin et Boaz (les colonnes J:. et B:. que l'on retrouve à l'entrée de plusieurs temples maçonniques).
D'autres temples ont eu deux piliers en métal ou deux monolithes. Deux piliers se sont également tenus dans les temples de Paphos et de Hierapolis. Les plus célèbres sont celles d’Hercule à Gibraltar.

Les chercheurs plaçaient de manière unanime les Colonnes d’Héraclès-Hercule au détroit de Gibraltar ils les faisaient coïncider avec les Colonnes de Melqart : le dieu phénicien qui a été identifié à Héraclès. On a donc proposé que ces Colonnes à l’extrême occident équivalaient pour les Phéniciens aux Colonnes de Melqart identifiées à des éléments traditionnels pour les Phéniciens : les deux piliers qui se dressaient à l’entrée du temple de Melqart. Voyons les deux figures plus en détail : le nom du héros grec écrit en lettres grecques, lu de droite à gauche, dans le sens de l’écriture phénicienne, était presque identique à celui de Melqart ; de même, le nom de Melqart, écrit en phénicien de droite à gauche, lu par un grec de gauche à droite, coïncidait avec celui d’Heracles, à une lettre près. Nous avons donc là encore un syncrétisme religieux qui lie les origines phéniciennes du dieu de Tyr Melqart à celui plus récent d’Heracles le dieu des grecs. Rappelons qu’une colonne surmontait le site archaïque du “ballon”/ observatoire dominant Gadès et s’appelait la Colonne de Melkart ! Bien plus tard, l’astronome Tarik – Berbère laissa son nom “musulman” au site archaïque sacré qui devint alors le Djebel al Tarik, d’où son nom actuel de Gibraltar.

Pour conclure je vais faire la synthèse de tous ces rites, cultes et symboles tyrien.
L’élégie sur le roi de Tyr d’Ezekiel 28 s’applique à satan lui-même et le dieu tutélaire de la ville, Melkart, à sa semence par Caïn . Le symbole du pilier associé au dieu Melkart devient la forme cachée de l’arbre de vie ou plutôt de la connaissance du bien et du mal, qui s’introduira dans tous les lieux de culte ou d’autorité sous la forme  d’une colonne dans les temples ou palais. Associées par paire à une entrée, les colonnes forment une porte, un passage spirituel et peuvent porter un autre nom, Babylone, ce qui signifie : la porte du dieu ! 

 

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