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LETTRE A L'EPOUSE - RICHESSE
Un chrétien peut-il être riche ?
Préambule
D’habitude je ne donne pas tel quel les dons spirituels du Seigneur. Ils sont toujours contenus dans les études bibliques sous une forme développée, sauf cette fois ci où je fais exception, car cela me paraît approprié.
Ce qui suit n’est pas extrait de la Bible, c’est une vision que j’ai eu du Seigneur, afin que le peuple écoute et comprenne. Elle conditionne cette étude.
Vision de l’Eternel:
Le Seigneur me montra une statue, une idole.
Puis il me montra un homme, qui s’avança et s’agenouilla devant cette idole pour l’adorer.
Puis une main apparue, seule dans le vide, au-dessus de la statue et de l’homme.
Cette main tenait une épée. Elle s’avança vers l’idole et la frappa avec beaucoup de violence, et encore et encore, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien.
Puis une voix se fit entendre, elle dit : « cette idole représente Mammon le dieu de l’argent et cet homme est une nation, cette nation c’est moi l’Eternel qui va la ruiner. »
Et la voix retentit à nouveau et me dit le nom de la nation que l’Eternel va ruiner. Cette nation c'est la SUISSE. La rouge, EDOM.
L’épée en hébreu s’écrit brx .
C’est le nom du Mont Horeb, la montagne de Dieu où la loi fut écrite et donnée aux hommes.
C’est le nom de l’épée, du jugement de l’Eternel.
C’est le nom de la ruine et de la dévastation.
C’est le nom de la chaleur et de la sécheresse.
Suite à cette vision je me suis posé beaucoup de question. Pourquoi me montrer cela à moi ? Pourquoi la Suisse ? ETC…
De nombreuses réponses et images me furent données en réponse, cette étude en fait la synthèse.
De la réforme protestante au capitalisme moderne.
En chrétienté, jusqu’à la fin du Moyen Age, le travail a souvent été considéré comme une besogne temporelle un peu négligeable, qui n’a pas pour elle la dignité spirituelle des exercices de piété ou de la vie monastique. Avant la Réforme, le travail relevait la plupart du temps des contingences matérielles auxquelles il fallait bien que certains hommes répondent tant qu’ils ne pouvaient pas s’en dispenser. Il était rarement reconnu comme étant lui-même l’objet d’une vocation, dont Dieu serait à la fois l’inspirateur et le bénéficiaire.
Avant la Réforme, plus l’ascétisme s’emparait d’un individu, plus il l’expulsait de la vie courante et du monde du travail. Avec la Réforme, en revanche – ceci est particulièrement évident dans le puritanisme –, l’idéal ascétique est recherché à l’intérieur même de l’activité professionnelle7. Au XVIe siècle, écrit A. Peyrefitte, “le catholique satisfait son instinct de dépassement en s’abîmant dans la prière. Le protestant se dépasse en se jetant à corps perdu dans les occupations les plus terre à terre. La foi catholique s’épanouit dans la mystique. La foi protestante s’épanouit dans la pratique.”
Au cœur de la Réforme protestante se trouve la conviction, née d’une relecture des Evangiles, que pour l’ensemble des hommes (reconnus coupables et insolvables devant Dieu), il n’y a d’espérance de “salut” ou de “justification” qu’à travers un acte de foi personnel en l’œuvre rédemptrice accomplie par Jésus-Christ. S’il y a une idée qui doit être retenue de la Réforme, c’est celle-là. Tout le reste n’est que construction à partir de cette conviction théologique centrale et fondatrice: le salut accessible pour tout homme à travers une foi personnelle en l’œuvre accomplie par Jésus-Christ en sa faveur (le Médiateur unique et autosuffisant entre Dieu et les hommes).
D’où l’attachement, dans la tradition protestante, à ce qui va être appelé le “sacerdoce universel des croyants”: la conviction que tout croyant est prêtre devant Dieu, attachement qui va donner naissance au sein du protestantisme à une idée de l’autorité et du gouvernement de type démocratique, tout d’abord dans l’Eglise, puis ensuite, par analogie, dans la cité politique.
Luther (1483-1546), qui a posé cinquante ans plus tôt la pierre fondatrice de toute l’éthique protestante du travail au travers de son concept de Beruf (vocation). La particularité de la pensée luthérienne, à ce sujet, est d’avoir étendu à l’exercice des professions (manuelles, artisanales, commerciales, techniques) la dignité spirituelle et religieuse qui était jusqu’alors reconnue à la vocation des prêtres et des moines.
Pour Luther, le métier prendra de plus en plus d’importance. La vie monastique, à ses yeux, soustrait l’homme aux devoirs de ce monde, alors que l’accomplissement des devoirs professionnels dans le monde devient l’expression la plus directe de l’amour du prochain commandé par l’Evangile.
La hardiesse du concept luthérien fut non seulement de revêtir la vocation professionnelle d’une dignité religieuse égale à celle du ministère ecclésial traditionnel, mais aussi, dans le même élan, de lui reconnaître une forme d’indépendance vis-à-vis du clergé, de reconnaître que l’activité professionnelle se déploie dans une sphère qui lui est propre, dans laquelle l’Eglise n’a pas vocation d’intervenir de façon directe, et dans laquelle, en conséquence, l’énergie créatrice de l’artisan peut se déployer en toute liberté.
Calvin enrichira les thèses de Luther par la conviction que la dignité du travail découle du fait que le travail de l’homme s’inscrit dans le prolongement du travail que Dieu entreprend dans le monde pour l’entretien de ses créatures. Au travers de son travail, l’homme est fait “collaborateur de Dieu”, il est placé dans la position du gérant ou de l’intendant, appelé à mettre en œuvre et en valeur toutes les richesses de la création.
En matière de salaire ou de rétribution, la clé de voûte de la morale calvinienne (comme aussi de celles de nombreuses autres familles spirituelles) est l’affirmation selon laquelle Dieu est lui-même le grand pourvoyeur de la richesse. De telle sorte que la rétribution du travail, aussi paradoxal que cela puisse paraître, est regardée comme don de Dieu: une grâce que les hommes sont appelés à recevoir avec reconnaissance. La rémunération du travail est reçue comme le salaire immérité dont il plaît à Dieu, dans sa grâce, d’honorer l’œuvre de chacun9. Disant cela, nous touchons du doigt un des points névralgiques du rapport entre le calvinisme et le capitalisme.
Les puritains, nous l’avons dit, se sont livrés à une activité professionnelle intense dont le succès leur est apparu comme étant le signe de la grâce de Dieu. A partir de là, la connivence entre la pensée religieuse et l’esprit capitaliste n’a pas manqué, chez certains ressortissants du puritanisme, de s’accroître de plusieurs degrés supplémentaires, conduisant la pensée sur le terrain glissant d’une “théologie de la rétribution”. Au sein du puritanisme américain, en particulier, s’exprime parfois un rapport à l’argent assez ambigu, lorsque le profit, ou la richesse, est regardé comme le signe, pour ne pas dire le sacrement, de la bénédiction divine. L’enrichissement est alors regardé comme une forme de sacrement séculier, de telle sorte que ceux qui font fortune puissent pratiquement s’annexer la justification, au sens théologique du terme.
Il serait impossible de conclure ce tour d’horizon des complicités entre calvinisme et capitalisme sans aborder le point qui est sans doute le plus connu du grand public: la caution morale que Calvin a apportée à la pratique du prêt à intérêt. Il se trouve, en effet, que Calvin a non seulement donné ses lettres de noblesse aux échanges économiques (en défendant, par exemple, la division du travail ou la liberté d’entreprise), mais encore, et c’était beaucoup plus hardi, aux activités financières, à condition que celles-ci soient subordonnées à une éthique sociale rigoureuse qui leur serve de garde-fou. Calvin a été le premier théologien de l’ère moderne à légitimer moralement la pratique du prêt à intérêt, à l’encontre de toute la morale chrétienne antérieure.
Mais Calvin constate que si la Bible condamne l’usure là où devrait se manifester la charité, elle ne parle pas, en revanche, d’une autre pratique, qu’il appelle le “prêt de production”, c’est-à-dire le type de prêt qu’exige l’élargissement d’un marché, et qui n’entre pas dans le cadre du devoir de charité. Le prêt de production est le capital nécessaire à la mise en œuvre d’une nouvelle entreprise rémunératrice.
Ce qu’on oublie, en revanche, le plus facilement, ce sont toutes les réserves auxquelles le réformateur a soumis cette caution; c’est l’éthique sociale rigoureuse, qui, à ses yeux, devait impérativement servir de garde-fou à l’exercice de cette liberté nouvelle. Par exemple, en période de crise et de pénurie, il lui a semblé essentiel que soit assuré un contrôle des prix pour éviter que les marchands fortunés ne stockent les biens de première nécessité et profitent abusivement de la situation. De telles spéculations, pour Calvin, eussent été intolérables, et rien de moins que meurtrières. Calvin s’est aussi opposé à la professionnalisation du prêt à intérêt, ce qui explique que la Compagnie des pasteurs de Genève ait pu ultérieurement, sous la conduite de Théodore de Bèze, s’opposer à la création d’une banque à Genève au nom du calvinisme.
Les historiens disent non sans raison que cette libération de l’interdiction du prêt à intérêt par l’éthique calviniste constitue un tournant majeur de l’histoire économique occidentale.
En levant l’interdiction qui pesait sur la pratique du prêt à intérêt, Calvin a certainement apporté au développement du capitalisme une forme d’accélération extrêmement importante, dont lui-même n’a certainement pas imaginé l’ampleur. Ceci dit, ce qu’on appelle aujourd’hui le capitalisme sauvage (utilitariste, individualiste, sans souci d’éthique sociale, subordonné à la loi du profit personnel) est une “éthique économique” que Calvin lui-même aurait condamnée avec la plus grande fermeté, et qui ne peut, en aucun cas, se réclamer de sa paternité.
La dérive de la pensé protestante qui progressivement va sacraliser le temporel, libérera les forces incontrôlables du "Marché" à la fin du XX ème siècle qui transformeront en profondeur la face du monde le menant vers un nouvel ordre monétaire mondial où la finance deviendra le vecteur principal de création de richesses. Aujourd’hui faire de l’argent avec de l’argent est devenu "monnaie" courante, et des fortunes immenses se sont bâtis dans un temps incroyablement court, non par le fruit d’un travail acharné, mais en s’appuyant sur la spéculation des outils financiers modernes.
Comment une nation aussi chrétienne que les Etats-Unis par exemple, a t-elle pu à ce point être séduite et confondue dans un système économique que le Seigneur juge comme étant foncièrement inique ? Cela n’est possible que si l’on considère la richesse non comme un amassement de biens matériels, mais comme une relation adultère entre un homme ou une nation et la richesse vue comme une nouvelle religion ou idole que l’on épouse après répudiation de celle véritable venant du Seigneur. Démonstration.
Pour illustrer la chose je propose le passage de Luc 16 : 9-18 en traduction Chouraqui plus difficile à lire mais beaucoup plus explicite spirituellement.
Le gérant d’iniquité
1. Il dit aussi aux adeptes: « Un homme est riche; il a un gérant. Ce dernier est accusé auprès de lui de dilapider ses biens.
2. Il l’appelle et dit: ‹ Qu’est-ce que j’entends dire de toi ! Rends compte de ta gérance; tu ne peux plus être encore gérant. ›
3. Le gérant se dit en lui-même: ‹ Que ferai-je quand mon Adôn (maître) m’aura enlevé ma gérance ? Piocher ? Je n’en ai pas la force. Mendier ? J’en ai honte.
4. Mais je sais ce que je ferai pour qu’ils m’accueillent dans leurs maisons quand je serai écarté de ma gérance. ›
5. Il appelle chacun des débiteurs de son Adôn et dit au premier: ‹ Combien dois-tu à mon Adôn ? ›
6. Il dit: ‹ Cent bats d’huile. › Il lui dit: ‹ Prends ton acte, assieds-toi, et écris cinquante. ›
7. Ensuite, il dit à un autre: ‹ Et toi, combien dois-tu ? › Il dit: ‹ Cent kors de blé. › Il lui dit: ‹ Prends ton acte et écris quatre-vingt. ›
8. L’Adôn louange le gérant d’iniquité d’avoir agi avec sagacité. Les fils de cette ère sont plus sagaces que les fils de la lumière envers leur âge.
9. Je vous dis: Faites-vous des amis avec le Mamôn d’iniquité, pour qu’ils vous accueillent, quand il manquera, dans les tentes de la pérennité (tabernacles éternels).
10. Fidèle pour peu, fidèle aussi pour beaucoup ! Inique pour peu, inique aussi pour beaucoup !
11. Aussi, si vous n’êtes pas fidèles avec le Mamôn inique, qui donc vous confiera le vrai ?
12. Si vous n’êtes pas fidèles pour ce qui est étranger, ce qui est vôtre, qui vous le donnera ?
13. Nul domestique ne peut servir deux Adôn. Oui, ou bien il hait l’un et aime l’autre; ou bien il s’attache à l’un et méprise l’autre. Vous ne pouvez pas servir Elohîms et Mamôn. »
14. Alors, les Peroushîm, qui aiment l’argent, entendent tout cela et se raillent de lui.
15. Il leur dit: « Vous vous justifiez en face des hommes, mais Elohîms connaît votre coeur. Ce qui est suprême pour les hommes est en abomination aux faces d’Elohîms.
16. La tora et les inspirés, jusqu’à Iohanân. Depuis lors, le royaume d’Elohîms est annoncé, et chacun le force.
17. Mais il est plus facile au ciel et à la terre de passer, qu’à un seul trait de la tora de tomber.
18. Qui répudie sa femme et en épouse une autre, il adultère; et qui épouse une répudiée par son mari, il adultère.
L'enseignement du Seigneur Jésus nous révèle dans cette parabole le côté idolâtre de l’argent ou des richesses. «Eh bien! moi, je vous dis: faites vous des amis avec l'Argent trompeur pour qu'une fois celui-ci disparu, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles » (16,9). Se faire des amis, c'est partager ses richesses. L'argent ne peut nous suivre dans la mort, mais le geste de partage, lui, demeure. Pourquoi parler « d'Argent trompeur » ? Littéralement, le texte grec parle du « Mammon inique» ; Mammon évoque le caractère idolâtrique de l'argent (d'où la majuscule au mot « Argent »). Il s'agirait donc de l'argent mal acquis, comme si la manière de l'acquérir restait toujours ambiguë : comment être sûr de n'avoir lésé personne? La seule manière de blanchir l'argent gagné, c'est de le partager. Alors, quand l'argent aura disparu, c'est-à-dire à la mort, il sera bon d'êtreaccueilli dans les tentes éternelles (le Royaume de Dieu) par ceux qui auront bénéficié de nos dons et seront ainsi devenus des amis.
Les versets suivants (10-12) enlèvent toute possibilité d'interprétation fautive de la parabole : ce n'est pas la malhonnêteté qui est louée; pour tout responsable, la principale qualité est d'êtredigne de confiance. En finale, le caractère idolâtrique de l'argent, lorsqu'il devient l'unique moteur de l'existence, est dénoncé: « Aucun domestique ne peut servir deux maîtres: ou bien il haïra l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l'Argent » (16,13). En écho à la parabole, ce verset reprend le thème de l'Argent-idole et la nécessité de faire des choix. Le disciple de Jésus est celui qui, sans concession, appartient à Dieu.
S’attacher aux richesses ou à l’argent, souvent mal acquis, est souligné à la fin du texte comme une manière très nette de se détourner de Dieu et de Ses commandements comme on se détourne de sa femme pour aller après une autre. « Qui répudie sa femme et en épouse une autre, il adultère; et qui épouse une répudiée par son mari, il adultère. » Cela doit bien sûr être mis en parallèle avec le verset 13 « Nul domestique ne peut servir deux Adôn. Oui, ou bien il hait l’un et aime l’autre; ou bien il s’attache à l’un et méprise l’autre. Vous ne pouvez pas servir Elohîms et Mamôn. »
Evidemment les religieux se disent qu’ils sont bien loin de ces basses considérations matérielles et que tout cela ne les concerne en rien. Très mauvaise idée, car c’est surtout eux que le Seigneur vise avec ses remontrances, notamment les pharisiens qui se distinguaient par une observation sourcilleuse de la loi qui les aurait amenés à se séparer des autres Juifs et que justifierait l'étymologie avancée de Pharisien : peroushim — séparés. Peut être séparé des hommes mais certainement pas de l’argent « 14 Les pharisiens, qui étaient avares, écoutaient aussi tout cela, et ils se moquaient de lui. 15 Jésus leur dit: Vous, vous cherchez à paraître justes devant les hommes, mais Dieu connaît vos coeurs; car ce qui est élevé parmi les hommes est une abomination devant Dieu. »
Car on peut être au service de l’Eternel, entièrement consacré au Temple et néanmoins pouvoir faire d’excellentes affaires et s’enrichir sur le "dos" du Seigneur, ce qui est considéré comme une abomination ou un adultère avec une idole étrangère, Mammon.
La seule fois dans l'Evangile où il est mentionné que Jésus fit usage de violence, c'est lorsqu'Il chassa les changeurs d'argent du Temple avec un fouet, et renversa leurs tables (tel que rapporté dans Matthieu 21, 12-13, et Marc 11, 15-19):
Il existait en ce temps-là une loi qui stipulait que la dîme ou taxe au temple de Jérusalem devait être payée par une pièce de monnaie spéciale, appelée «demi-shekel du sanctuaire», dont les changeurs d'argent s'étaient justement arrangés pour obtenir le monopole. Il y avait plusieurs sortes de pièces en ce temps-là, mais les gens devaient obtenir cette pièce spécifique pour payer leur dîme. De plus, les colombes et les animaux que les gens devaient acheter pour offrir en sacrifice ne pouvaient être achetés autrement que par cette monnaie, que les changeurs d'argent échangeaient aux pèlerins, mais moyennant de deux à trois fois sa valeur réelle en temps normal. On ne fait pas commerce du nom de l’Eternel, ni dans Sa maison, ni même avec l’argent lui-même.
La Torah commande d'observer tous les sept ans une année de relâche (shmita שְׁמִטָּה). C'est une année de jachère pour la terre : nul ne doit la cultiver. La Shmita est également l'occasion pour le maître d'affranchir le serviteur, et pour le créancier d’abandonner sa créance au débiteur. Deutéronome 15:2 Et voici comment s'observera le relâche. Quand on aura publié le relâche en l'honneur de l'Eternel, tout créancier qui aura fait un prêt à son prochain se relâchera de son droit, il ne pressera pas son prochain et son frère pour le paiement de sa dette.
Le jubilé (yovel יובל) quant à lui, intervient à l'issue de sept cycles de sept ans. C'est donc la cinquantième année, une année de jachère à nouveau, avec en plus la restitution des concessions de terrains. En outre, c'est une année sainte. Tous les sept fois sept ans, lors du Yom Kippour, l'année du Jubilé est solennellement proclamée au son du cor. Le Jubilé est le sabbat des sabbats. Aux prescriptions de l'année sabbatique s'ajoutent la libération des esclaves et le retour de chacun dans son patrimoine.
L'Hébreu était susceptible de tomber en esclavage soit lorsque, ayant commis un vol qualifié, il était déclaré insolvable et vendu par le tribunal pour rembourser le montant estimé du vol, soit lorsque, incapable de subvenir à ses propres besoins ou à ceux de sa famille, il se vendait à autrui. Un Hébreu vendu par un tribunal ne pouvait demeurer esclave au-delà de la sixième année. Il pouvait, à l'expiration des six ans, choisir de demeurer esclave dans la maison de son maître, mais seulement jusqu'à l'année du Jubilé. Il avait alors l'oreille percée au poinçon. Au moment du Jubilé, il était affranchi et recevait une allocation lui permettant de recommencer une nouvelle vie.
Enfin, chaque terrain vendu depuis l'ancien Jubilé devait retourner à son propriétaire d'origine, c'est-à-dire aux familles auxquelles avait été attribuée la terre après la conquête du pays par Josué. Toute vente qui s'effectue pendant la période des quarante-neuf ans ne peut avoir un caractère définitif. Un paysan incapable d'exploiter lui-même ses champs ne vend pas sa terre, qui est inaliénable, mais les récoltes à venir. Il rentre automatiquement en possession de sa terre dès la cinquantième année. L’Eternel dans sa grâce a donc prévu qu’aucun de ses enfants ne soit dépouillé de son héritage
Le principe de la remise de la dette est repris voire amplifiée par le Seigneur Jésus lui-même. Dans son Histoire d'Israël, S. W. Baron décrit comment, à l'époque de Jésus, le paysan galiléen a été réduit à un esclavage de fait, suite à son endettement progressif. Le responsable de cette situation est Hérode le Grand qui a financé sa politique de grands travaux et d'infrastructure en écrasant le peuple d'impôts. Celui qui ne peut pas payer est obligé de s'adresser à l'usurier qui est souvent de mèche avec le percepteur d'impôts. Il arrive alors que sa propriété, qu'il a donnée en gage, tombe entre les mains de l'usurier, dont il devient le métayer. Les dettes du paysan ne sont pas acquittées pour autant et, si elles ne sont pas remboursées, elles grandissent avec l'usure. Quand le paysan est déclaré insolvable, il peut être vendu comme esclave, lui, sa femme, et ses enfants, afin que la dette soit acquittée. Dans ce contexte, on comprend mieux l'écho que pouvait avoir la parole de Jésus selon laquelle il venait accomplir l'annonce de la remise de la dette.
La version matthéenne du Notre Père utilise le mot opheilèma pour évoquer ce que nous avons traduit par offenses. Or ce mot veut dire dette. Littéralement, la cinquième demande de la prière se traduit : "Remets-nous nos dettes [Lc : nos péchés] comme nous avons nous-mêmes remis à ceux qui avaient des dettes envers nous [Lc : car nous-mêmes nous remettons ...]". La traduction habituelle du "Notre Père" a spiritualisé cette cinquième demande en transformant les dettes en offenses.
Si nous prenons conscience du contexte socio-économique que nous avons évoqué, la prière du Notre Père en grec ne peut pas ne pas renvoyer à la perspective jubilaire. C'est dans cette même perspective que nous devons entendre toutes les paraboles qui parlent de dettes dans l'Évangile, et elles sont nombreuses.
De L’argent à l’idole.
L’accumulation d’argent ou son commerce, on vient de la voir, est perçu comme une abomination, une iniquité ou un adultère par le Seigneur, qui souhaite avant toute chose que notre espérance repose par la foi en son secoure et non sur l’assurance que confère la richesse.
Il appartient donc à tout croyant de percevoir la richesse par l’argent comme un adultère et de discerner qui se cache derrière l’idole trompeuse de Mammon. Laissons donc la parole de Dieu désigner qui est le Mammon trompeur qui œuvre dans l’ombre afin d’utiliser les nations à son profit en les corrompant par l’amour de l’or et de l’argent. Conduire les peuples à s’enrichir en leur donnant l’intelligence du commerce pour faire fortune et construire des temples magnifiques à la gloire de celui qui veut dieu à la place de l’Eternel.
Ezekiel 28 : 1 La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots:
2 Fils de l'homme, dis au prince de Tyr: Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel hwhy : Ton coeur s'est élevé, et tu as dit: Je suis Dieu la, Je suis assis sur le siège de Dieu Myhla, au sein des mers! Toi, tu es homme et non Dieu la, Et tu prends ta volonté pour la volonté de Dieu Myhla.
3 Voici, tu es plus sage que Daniel, Rien de secret n'est caché pour toi;
4 Par ta sagesse et par ton intelligence Tu t'es acquis des richesses, Tu as amassé de l'or et de l'argent Dans tes trésors;
5 Par ta grande sagesse et par ton commerce Tu as accru tes richesses, Et par tes richesses ton coeur s'est élevé.
6 C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Eternel: Parce que tu prends ta volonté pour la volonté de Dieu,
7 Voici, je ferai venir contre toi des étrangers, Les plus violents d'entre les peuples; Ils tireront l'épée contre ton éclatante sagesse, Et ils souilleront ta beauté.
8 Ils te précipiteront dans la fosse, Et tu mourras comme ceux qui tombent percés de coups, Au milieu des mers.
9 En face de ton meurtrier, diras-tu: Je suis Dieu? Tu seras homme et non Dieu Sous la main de celui qui te tuera.
10 Tu mourras de la mort des incirconcis, Par la main des étrangers. Car moi, j'ai parlé, Dit le Seigneur, l'Eternel.
Avec Esaï 14 voici le second passage qui parle métaphoriquement de satan l’ange déchu qui veut être dieu la à la place de Dieu hwhy. Je m’émerveille toujours à la lecture de la bible, avec quelle sagesse et simplicité le Seigneur peut dans un verset très court, résumer toute l’étendue et la profondeur de l’œuvre du diable. J’ai déjà évoqué dans une autre étude comment le diable s’est fait dieu en s’emparant des croyances sumérienne en se superposant à la mère des dieux, Tiamat la Mère/Mer, le serpent ancien qui habite dans la mer : Je suis Dieu, Je suis assis sur le siège de Dieu, au sein des mers!
La métaphore de la ville de Tyr ,ru située en pleine mer se superpose aussi parfaitement à la vision spirituelle du diable caché au sein des nations (mer). Cela est d’autant plus évident que le mot ru Sor pour Tyr (rocher), signifie également adversaire ou ennemi comme satan Njs qui veut dire la même chose. Tyr et Satan sont deux mots qui signifient la même chose, d’où la métaphore sur le prince de Tyr, soit Satan.
Mais ici dans le même verset, la parole nous révèle bien d’autres vérités cachées en jouant avec les différentes orthographes et sens que l’on peut donner au mot dieu la EL. Chouraqui traduit cela ainsi, et c’est bien plus juste que la traduction Segond : 2. « Fils d’humain, dis au guide de Sor ru (Tyr): Ainsi dit Adonaï IHVH-Elohîms: Puisque ton coeur se hausse et que tu dis: ‹ Él moi-même, au siège d’Elohîms, je siège au coeur des mers ! › Mais tu es un humain, non pas un Él; et tu donnes ton coeur comme un coeur d’Elohîms !
Dans le verset 2, il est primordial de considérer tous les aspects et les sens que l’on peut donner au mot dieu (h)la. Car les mots écrit dans ce verset on une porté qui dépasse de loin le cadre de la seule ville de Tyr et sa situation en pleine mer, ils couvrent en fait toutes les peuples et civilisations de la terre, aux seins desquels le vainqueur des nations veut être dieu, de Sumer à nos jours.
Dans le jeu de poupée russe lexicale utilisé dans le texte par le Seigneur décortiquons les sens possibles du mot Dieu la EL. Dans un sens général il s’agit de la divinité, du Dieu d’Israël mais aussi celui du dieu des cananéens ou le pilier d’une porte, dans sa forme réduite l(y)a. Dans ce contexte un pilier peut donc aussi représenter un dieu ou une déesse. Il est intéressant également de décrypter le sens caché de la malédiction = hla, qui s’abat sur le diable qui voulut être comme Dieu la EL et finit dans la malédiction hla le même mot signifiant également Dieu. 10 chapitres développent ici l’ascension puis la chute de l’ange, 10 étant le chiffre de la richesse cela souligne encore s’il en était besoin la malédiction qui lie la richesse au diable et au néant, à rien la- rien.
Faisons maintenant ressortir la manne cachée du sein du verbe de Dieu, afin de pénétrer la profondeur prophétique du texte. En résumé cela donne cela : du sein de la mer (les nations) le prince de Tyr (le diable) développe la science et la connaissance du commerce qui donneront la richesse permettant la diffusion et l’expansion de la culture tyrienne dans le monde. S’appuyant sur les immenses richesses de la ville, le diable développera le culte de la ville et de ses dieux dans le monde jusqu’à nos jours. Dieux principalement lié à l’argent comme Melqart dieu tutélaire de la ville de Tyr.
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