La menorah

LETTRES BREVES A L'EPOUSE

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Qui se cache derrière le drapeau européen ?

Sans avoir besoin de lancer un sondage, il est probable que bien peu de citoyens appartenant à l'U.E. (anciennement la C.E.E.) connaissent l'historique du choix du drapeau Européen et la nature de l'inspiration de son auteur, un strasbourgeois, Arsène HEITZ, travaillant au service du courrier du Conseil de l'Europe, qui à lui seul a conçu une vingtaine de projets sur les 101 présentés entre 1950 et 1955!
« C'est à moi qu'on a demandé de dessiner le Drapeau de l'Europe. J'ai eu subitement l'idée d'y mettre les douze étoiles de la Médaille Miraculeuse de la rue du Bac, sur fond bleu, couleur de la Sainte Vierge. Et mon projet fut adopté à l'unanimité, le 8 décembre 1955, fête de l'Immaculée Conception. »

Ces aveux, du créateur même du drapeau européen, ne peuvent que conforter une signification qui ne soit ni d'inspiration maçonnique, ni ésotérique, ni technocratique, mais bel est bien inspirée par l'église catholique romaine.
Les douze étoiles ne correspondaient pas, à ce moment-là, au nombre des nations. Le Parlement Européen était «conçu pour» douze nations, mais le drapeau de l'Europe est le drapeau du « Conseil de l'Europe », et ce Conseil n'a jamais comporté douze nations : il en a comporté successivement six, neuf, puis quinze... et actuellement 32. Les discussions, réunions, commissions et sous-commissions furent innombrables, pendant plus de cinq ans, de 1949 à 1955. Finalement, c'est le 8 décembre 1955 que le dessin de M. Heitz fut retenu... à l'unanimité !

En effet, les douze étoiles n'ont rien à voir avec le nombre des nations tel qu'on a pu le croire à une époque mais fait directement référence aux douze étoiles de " la médaille miraculeuse de Notre Dame " de la rue du Bac à Paris.
Evidemment, il fallait éviter d'évoquer la signification religieuse des douze étoiles et du fond bleu, en vertu de la sacro-sainte laïcité.
En 1950, c'était M. Paul M.G Lévy qui était le premier Directeur au Service de Presse du Conseil de l'Europe. C'est donc lui qui fut chargé de faire aboutir le projet de Drapeau. Cet homme très cultivé ne savait pas dessiner. Mais il connaissait M. Arsène Heitz, homme très simple, employé au service du courrier, mais très artiste pour peindre et dessiner. Tous deux étaient de bons catholiques.

M. Paul M.G. Lévy avait une réunion de 3 jours, fixée aux 7, 8 et 9 décembre, pour faire adopter tout un ensemble de projets. Tous les documents sont datés du 9 décembre, puisqu'on signe l'ensemble à la fin de la réunion. Mais tout alla si vite et si bien que cette assemblée termina son travail le 8 décembre, jour où furent apposées les signatures particulières. Et en sortant de la salle, le gendre de Paul Claudel poussa du coude M. Lévy en murmurant: «Mais c'est aujourd'hui la fête de la fête de L'immaculée Conception! » Et tous deux ont retrouvé sans le vouloir le fameux introït du 15 août : « Un signe grandiose est apparu dans le ciel, une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de 12 étoiles. » (Apocalypse XII, 1). Arsène Heitz, lui, homme simple, parlait des 12 étoiles de la Médaille Miraculeuse. M. Lévy, professeur d'économie politique, parlait du chapitre 12 de l'Apocalypse.

Le drapeau a été officiellement présenté au public le 13 Décembre 1955...
Le 13 Décembre, à (6 + 6 + 6) ou 18 jours de la fin de l'année, est la fête de Sainte Lucie, Lucie signifie "lumière" en latin. Sainte Lucie fut fêtée dès le Moyen Age en Scandinavie, sur sa tête repose une couronne de bougies allumées (elle porte des lumières), ce qui lui laissait les mains libres pour transporter mets et boissons et éclairer son chemin la nuit (là encore en portant une torche, elle porte la lumière).

Les apparitions de la vierge, rue du Bac.

Les fameuses étoiles européennes sont donc la reproduction de celles figurant sur la médaille miraculeuse de Notre-Dame, emblème de la chapelle du Sacré-Cœur de Jésus construite en 1815. Ici, au 140, rue du Bac (Paris-7e), Catherine Labouré, une fille de paysans de 23 ans entrée dans les ordres, aurait par trois fois vu la Sainte Vierge en 1830. Marie lui aurait demandé de faire réaliser une médaille la représentant entourée des douze étoiles citées dans l’Apocalypse. Catherine Labouré aperçoit le 27 novembre 1830 une apparition de la Vierge, debout, les pieds posés sur un globe terrestre, où s'agite un serpent de couleur verdâtre. La Vierge avait le pied posé sur le serpent. Elle dit : "Cette boule représente le monde entier, la France, chaque personne en particulier."
La Vierge tenait entre ses mains un globe plus petit surmonté d'une croix d'or. Tout à coup les doigts de ses mains se remplissent d'anneaux porteurs de diamants qui jettent des rayons de lumière de tous côtés.

Le contexte historique de la médaille de la Rue du Bac.

Les apparitions de la Vierge s’inscrivirent dans un contexte bien particulier, qui s’apparente plus à une reprise en main directe par le prince de ce monde qui voit la domination sans partage, pendant plus mille ans, de "son" église être battu en brèche spirituellement, d’abord par la réforme protestante, puis au XVIII siècle par le réveil méthodiste de John Wesley. Auxquels il faut rajouter les évènements révolutionnaires français du début du XVIII siècle qui jetèrent l’Europe dans un grand chaos. En France on assiste à la destruction des cathédrales, des églises et des couvents. Partout, écrit Châteaubriand, on peut apercevoir les ruines des églises et des couvents; les hommes, d’une certaine manière, se divertissaient à se promener sur de telles ruines. Tout l’épiscopat, ajoute Montalembert, se trouve en persécution, les prêtres sont envoyés à la guillotine ou exilés.
Les révolutionnaires cherchent à convaincre les hommes que la religion est une folie, une erreur, qui se base sur l’ignorance et sur la superstition. La vague révolutionnaire alla jusqu’à chasser le pape de la ville éternelle, siège séculaire du vicaire de Rome. Le 24 novembre 1848, portant le "Saint Sacrement" sur son cœur, Pie IX fuyait de Rome pour sauver sa vie dans l’exil et ne pas priver l’église de son chef. A Rome la révolution chantait victoire : on proclama la république, le gouvernement fut confié à un triumvirat. “Le peuple est l’unique maître”, hurlait la foule devenue féroce.
C’est dans ce contexte catastrophique que "Marie" apparut plusieurs fois au XVIII siècle afin de sauver "son" église, il y a urgence car l’église catholique romaine est en passe de s’effondrer.

Tandis que le pape exilé observait de la forteresse de Gaète cette terrible situation, le cardinal Lambruschini se présenta à lui en disant : «Saint Père, Votre sainteté n’assainira de nouveau le monde qu’en déclarant l’immaculée conception de Marie comme dogme de foi. Le 2 février 1849, de Gaète il adresse aux évêques catholiques la lettre encyclique «Ubi Primum», dans laquelle il ordonne que partout on élève de ferventes prières et que l’on prépare ce qui est nécessaire pour la solennelle définition de "l’Immaculée Conception de Marie". Plus de 500 évêques, cardinaux, patriarches répondirent au Saint Père qu’ils attendaient avec anxiété le jour de la définition dogmatique de l’Immaculée Conception. L’épiscopat répondit : «Parle, oh! Pierre, par la bouche de Dieu, et nous écouterons humblement». Où est le pape là est l’Eglise et la forteresse de Gaète devint une nouvelle Rome chrétienne. Des millions de cœurs s’unirent en prière et s’adressèrent à l’immaculée conception pour sauver le Pape exilé, pour anéantir les phalanges des ennemis de l’Église.
Le 12 avril 1850 Pie IX retourna à Rome. Aux salves s’unissait la jubilation de la population qui criait ses vivats. Le Capitole, la Coupole de Saint Pierre et toute la ville était en liesse. Ce changement subit Pie IX l’attribua à celle qu’il avait appelée en aide dans la forteresse de Gaète; et se convainquit que le dogme de l’immaculée conception était ce remède que Dieu avait ordonné pour notre époque. Et finalement le 8 décembre 1854, en présence de 200 évêques, Pie IX lui-même dans la basilique Saint-Pierre posait sur le chef de Marie la couronne sans tache, définissait le dogme catholique de l’immaculée conception. Le règne du Christ Roi s'acheva et commença celui de la "Reine du Ciel".

On ignore souvent que les apparitions de la Chapelle de la Rue du Bac ont préparé également les 18 (3 X 6) apparitions de Lourdes en 1858. "La dame de la grotte m'est apparue telle qu'elle est représentée sur la médaille miraculeuse" en disant « je suis l’Immaculée Conception » a déclaré Bernadette qui portait sur elle la médaille de la Rue du Bac. Un immense mouvement de foi maritale s’en suivit en France.

Le 8 décembre 1854 prépara le 18 juillet 1870. Après le dogme de l’Immaculée Conception, devait venir le dogme de l’infaillibilité du pape. Et ainsi l’immaculée conception anéantit l’hérésie de ceux qui ne reconnaissent pas une telle infaillibilité, elle fit en sorte que le prisonnier du Vatican devint le centre autour duquel gravitât le monde; et il fut le promoteur principal du renouveau catholique. Le maître reprit fermement les rênes des destinées humaines en Europe avec tant d’autorité qu’il poussa son audace jusqu’à en imprimer sa marque sur l’étendard européen.
Il est évident que c’est la "Vierge Marie" qui sauva du naufrage l’église catholique romaine au XVIII siècle, sans elle aucun renouveau spirituel catholique n’eut été possible.

Il conviendrait maintenant de définir, qui se cache exactement derrière l’image pieuse de cette "Marie" de la Rue du Bac, se tenant debout sur un serpent et porteuse d’une lumière qui rayonne de ses mains…

Schoenel - 28/03/2006 -

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